samedi 14 avril 2007

Cricket et son Ombre.

Enfin le calme. En revenant ici, on m'a invité pour un party en fin de semaine. J'sais pas trop si j'irai...j'ai encore peur de me faire casser la gueule si Gabriel n'est pas là. Je me vois bien mal m'incruster dans une conversation.
-«Salut mec, tu feel?»
Je rigole tout seul.
Je suis chez Marianna et je fixe le vide qui en fait autant pour moi. Je me suis sauvé du réveil de lendemain de veille de ma mère. J'serai éternelement reconnaissant à Marianna pour ça. La Cléf de son appartement c'est celle de l'Éden. Pour plusieurs raisons...
Il fait froid non?...Je crois que oui, j'ai envie d'avoir froid...
«J'ai froid.» Voilà, je me convainc. Tournes et tournes nuages bleus. Je ferme tout, question de ne pas faire cramer la piaule.
*****
HO! Un son. Ça doit bien faire depuis le début de l'avant-midi que je suis ici. Maintenant il est dix huit heures trente. Hey bien! Le temps passer vite ou bien une fée est venu m'enlever quelques heures d'ennuie.
«Heyyy Annddyyy». J,suis contente de te voir!»
Elle a l'air en piteux état la belle.
«Devines quoi mon trésor ? j'suis saaaaaouulllllle»
-J'me suis pétée la fraise tantôt.
-ah?
-...Ca fait longtemps qu'on t'a pas vu...
-Oauis! Le temps des Fêtes...T'es donc bien beau! T'as engraissé puis tes vêtements ont changés. Gabriel est avec toi ?
-Époumones-toi pas comme ça...
Elle me propose d'encore boire.Elle m'arrache un oui en disant qu'elle allait prendre sa douilette, déplier le divant lit et que nous dormirions, soul, mais bien ensemble. Comme l'autre jour !

****

C'est dans un espèce de nuage compact que je me suis réveillé, celui de notre génération, le smog à boucane magique... Plus les semaines passent et plus je prend du temps à réaliser où je suis le matin et ce que j'ai bien pu foutre la veille. Aujourd'hui, croyez-moi j'suis à peine surpris que nous soyons deux jours plus tard que je ne l'aurais prévu et que je ne suis pas che moi. Aucun mal non plus à me dire que je suis un con.
****
Je suis bien assis au fond de mon fauteuil d'où s'échappe parfois une fourmis ou deux. J'ai froid? Non, là, ça suffit. Le temps est long. Gabriel revient bientôt. 'Marianna me manque déjà.
Le téléphone sonne. Je reste la bouche ouverte quelques secondes et finit par répondre.
-«allo ?»
-Salut Andy.
-«Salut?....»
-C'est Audrey. J't'ai pas oublié moi tu sais...»
C'est la fille du party. C'est ma fuckée.
****

Il y a une fille chez moi. On discute, on rit. C'est dingue, ma tête me repasse sans arrêt tout ce que je fais. Un tic, un mouvement qui pourrait être laid à voir, un intonnationde voix trop claire, ou pas asser...Je focusse tellement que je crois voir des choses qui n'existent pas.
Elle est jolie, mais pas comme Marianna.
On écoute un film. Ma mère est en bas avec celle de Gabriel, depuis qu'il est partit en vacances, la sienne ne fait que se saouler...avec la mienne. Elle discutent de leur emmerde de vie je suppose. Au fond, Gabriel et moi, on fait la même chose. J'aimerais que non, mais ça se jette sur moi, juste là.
«j'te pensaispas autant lunatique.»
«Euhhhh nonp!»
-Pas grâve, à quoi tu pensais?»
-Rien.
-Okay.
Gros menteur. Dis-lui où tu regardais pour voir si elle te foutrait pas la claque dans face de ta vie! Mais au fond, si elle ne voulait pas qu'on regarde là, elle ne porterait pas ces espèce de mailles. Ça ressemble à un filet de pêche. Je me sens démunie. Je dors parfois près de Marianna, mais je -pas-touche-. D'ailleurs on est tout habillé. De toute manière...

Cette fille me plaît bien. Rien à voir avec Kathy. Elle me dit qu'elle me rejoindra bientôt. Elle aimerait refaire un truc avec moi demain en après-midi. J'y crois pas trop. Il me semble que mon potentiel divertissement est faible. J'attendrai son appel, peut-être.
Alors qu'elle descend les escaliers de fer, je me tourne vers l'afficher du micro-onde. Il est encore l'heure de voir Marianna.
J'empogne mon chandail et je prend la porte. si j'avais un chien, je lui aurais dit au revoir. Mais j'ai qu'une mère... Qui s'en fout, qui se soule. Comme moi d'ailleurs. Comme tout le monde?

*****

Cricket et son Ombre.

La communication devient pénible. Les voix et les visages se mélangent. Il y a vraiment beaucoup de monde. Je ne les reconnais plus. Autant tout dire, mon focuss ne se fait pas trop bien. Kathy (qui se cherche une queue) est là. Évidemment.
Je suis assis sur un banc de cuisine. C'est marrant car il a l'air cassé. Moi qui pensait qu'y'avait que chez moi des trucs cassés... Gabriel me fait un mélange de boisson. Lui non plus, il ne parle pas. Je suis certain que c'est parce qu'il dirait n'importe quoi sinon. Il me tend le verre et se retourne pour rejoindre les autres.
Il entre dans le mur, puis dans une chaise, puis encore dans le mur. Il sacre. Il sort enfin. Moi je m'esclaffe. J'entend le son de mon rire qui me revient et je me dis que ça ressemble à une otarie. Je suis seul à divaguer. J'apprécie la sensation.
J'ai un gilet que Gabriel m'a donné. Il est cool Gabriel. Je souri bêtement, les yeux petits.
«J'suis saoul!»
«Moi avec!»
-«Tiens, t'es pas Gab!?»
Il y avait une fille à côté de moi. Ma tête me dit d'être gêné, mais je ne le suis même pas. Au contraire, je me met à rire encore. Je vais même la «toucher» avec ma main. Dieu-que-je-m'énerve tout à coup!
Elle a le visage coucher sur le comptoir.
«On dirait une plante verte renversée de la façon dont tu te tiens...tu sais, sur le côté...»
Faudra revoir la pertinence de mes propos, quand je bois les mélanges de Gabriel. Je ne connais pas cette fille. Je lui cause mieux que si elle était Gabriel. Je suis complétement sans gêne. Ça me rend surpuissant, j'aimerais encore prendre un verre.
«Tu veux encore une bière ?»
La fille se lève, presque trop brusquement et elle fait le geste le plus inattendu de toute ma vie. J'en hurle de surprise. Je ne m'étais pas préparer du tout. Quand deux-trois mecs passe la porte, je fini ma dernière syllable traînante.
La fille m'a embrassée!!!
.....
........et, je vomis.

********

Je l'ai souvent fait avant, mais aujourdhui, c'est différent. Ça me dérange de m'emmerder. C'est pervers l'ennuie. Ça brime! Je la découvre, car à part m'être déjà emmerder, je n'ai jamais souhaité le retour de quelqu'un d'autres près de moi. Du moins, je ne crois pas... Et là, je vois le tableau. Gabriel est parti pour une ville meilleure le temps de Noël et Marianna....Marianna, je ne sais plus. On a voulu aller la voir avant les vacances, mais a chaque fois on s'est retrouvé seuls à écouter la télé. On a des preuves qu'elle revient, mais quand...? Elle est peut-être devenu un ange sans nous avertir ou bien alors, elle en a toujours été un.Hum. Les anges, ce sont des filles ou des gars?
Ça ne changera pas grand chose au fait qu'en ce moment je m'écraserai sur mon derrière légèrement engraisser et que je m'ennuirai tout le temps des vacances. Je vais alle dormir sur le divan de Marianna! Au moins, ça sent bon là-bas...

dimanche 8 avril 2007

Gabriel

Nos mères ne sont pas encore là. Je crois qu'on s'en fout. Seulement, Gabriel ne sait absolument rien faire en cuisine. Il n'a pas une semaine encore, je lui ai sauvé la vie en retirant la galette radioactive du micro-onde. J'entendais la machine crépité de mon logement en haut. Maintenant, je lui fais ses soupers quand sa mère ne rentre pas. Ça me fera peut-être engraisser, de manger avec une autre personne.
Quand je vois sa mère, je sais pourquoi Gabriel est joli. Mais oui, c'est pas mal, Gabriel est un mec qui pogne et je sais le reconnaître.
C'est vendredi et Martin a décommandé le party. La raison est bien évidente; parents perdus trop vite retrouvés. C'est pour Gabriel que je trouve cette histoire bien triste. Autrement, moi, j'y survie bien.
«Faudrait tout de même pas gaspiller ça.» Il me montre son petit foutoir de sac bleu. Sa crotte de hamster est dedans. Ma vrai question est plutôt à savoir si ça peut passer date...
-«A vrai dire, je ne comprend pas comment tu peux faire...»
-«Tu en as pas pris asser l'autre jour pour savoir!» Il revient toujours là-dessus. Mais l'autre jour, justement, j'ai toussé des heures de temps. J'avais une glue dans la gorge, elle ne partait pas. J'ai même bu une bière entière, toute droite pour me débarasser de ça. N'a rien fait. *T'en as pas pris asser*. Je m'imagine que la substance doit m'étouffer raide mort pour pouvoir planer un peu.
Je ne sais pas comment mon cerveau a fait le calcul, mais ma bouche a eu l'air d'accord avant moi.
«Okay..»
«Voilà un homme!» fait Gabriel. *Voilà un homme*.. oh! je me sens bien.

mardi 3 avril 2007

Gabriel

«C'est bon hein Andy?»
J'ai fais un saut. Je fixais mes pieds, en marchant. Je m'efforce de ne pas me mettre à balancer mon sac. J'amène Gabriel à l'école. Sa mère, comme pour faire preuve qu'elle n'a pas plus de tête que la mienne, ne l'avait même pas inscrit. Après une semaine il lui a fait une scène pour aller voir du monde. Je mangeais ma sandwich sur le balcon dehors, j'peux pas faire croire que j'ai rien entendu.

-«Tu me montreras les locaux?»
-«Oui..»
-«Merci, t'es cool!»
-«Euh, merci...» Les mots résonnent dans ma tête. t'es cool....t'es cool... J'aime. J'y croirais presque.
Nous nous rendons prendre le papier qui dévoile l'horaire à Gabriel. Il râle plusieurs fois sur le temps que ça prend. Il tient pas en place. Il le reçoit enfin.
-«Bon super, des maths! Cauchemarder, ça ne me dit rien pour tout de suite.»
Il pose le regard sur moi, j'ai l'air mort je crois. Il ne s'en fait pas trop, il poursuit son idée.
-«Maintenant ou jamais pour moi c'est pareil...»
****Maintenant ou jamais....Ça sonne vraiment bien...Pour moi, c'est pareil... C'est à mon tour d'être pareil. Je suis pareil à ce qu'il pense. Et là, je m'emmerde à m'emmerder...

«HEY bin! Cricket l'insecte qui s'est trouvé un NNNaaami. Man! Déguerpis, tu vas te choper la gale!» Je ferme les yeux. Ces mots viennent de fermer le contrat, c'est à partir de cette minute précise que Gabriel cesse de m'adresser la parole. Ces mots viennent lui dire qui je suis à l'école. C'est finit pour Andy, Cricket entre en scène. Dommage. J'aimais Andy....

Quand j'ouvre le yeux, Gabriel n'est plus devant moi. Pire, il court vers Alexandre Lemay. Il court vite, très très vite.
Je l'ai souvent rêver et j'avoue que ce que je vois me donne une érection. Je suis trop ébahie pour la cacher. Ce jour, est le plus beau de ma vie. C'est soudainement comme au ralenti, je m'entend respirer, mes poumons gonflés font un bruit immense. Devant moi, a 30 mètres, Gabriel sur Alexandre qui descend les poings sur lui. Il ne s'arrête plus. Je sors de ma transe et me met à courir moi aussi.
-«Gabriel, arrête il va mourir!» À voir la tête d'Alexandre je crois ce que je viens de dire. Gabriel s'arrête enfin.
«Bon, il va se taire la prochaine fois.»

**********
Ça y est, c'est trop bien ce que je pensais. Gabriel est entrain de faire affaire avec un mec très louche. Une autre grenouille qui va s'exploser les poumons et du même coup les cellules. Belle aubaine! Bravo Gabriel! Amateur de chiasse d'hamster. Ça me déçoit. Gabriel Furie va fumer comme un con, exactement à la même manière que ceux que je méprise. Je prend une décision qui m'arrache une trippe, car à ce jour Gabriel était mon seul social, je pars sans lui.
«Andy !!? Tu m'attend pas ?»
Oui. Je suis surpris. Même content. J'attend qu'il me rejoigne.
-«Andy, tu vas pas bien?»
-«J'préfère ne rien dire Gabriel.»
J'aurais peut-être même envie de me mettre à hurler, m'époumonner et ensuite, bêtement, tapper sur le mur de brique que peut devenir Gabriel en colère. Il se met à parler avant que je ne fasse quoique ce soit.
«...Là-bas, j'avais un ami. Il s'appelle Nicolas mon chum, c'est LeFou qu'on lui dit. C'est son nom parce qu'il fait des toiles qui font peur. C'te gars là est pas mal cool t'sais.» *** Cool...***«Quand tu lui regardes les yeux au Fou tu vois toute l'amertume du monde dans une cage. J'ai revu ce regard seulement une autre fois dans toute ma vie il n'y a pas un mois encore. Je l'ai vu dans ton visage Andy, le jour où je suis monté chez toi avec mon sleepin' bag. Et je me suis senti moins seul. Je vois LeFou sur toi, je te vois Andy et tu sais quoi? ça me fait chier!!»
-«J'suis dégouté Gab. Bientôt les gens se masseront autour de toi et quémanderont ton attention. Et pis tu te mettras à sortir avec des filles qui ont un gout de crottes de hamster...»
Je gesticule comme un malade, je crie presque. Gabriel me regarde l'air de se retenir de rire. Je bave ?
-«crottes de hamster ?»
-Oui...Martin met de la shit dans son haschich...
-Tu fumes ?
Il est fouetté. Je le rassure.
-«Non, j'écoute les gens parler. Je suis une ombre.»
Il sourit. C'est drôle, il paraît bizarre.
-«Un jour, tu essairas si tu veux..»
-«...»
-«Au fait! On a un party en fin de semaine!»
-T'as?
-ON, t'es invité Andy !
-«Euh...»
-«Écoutes-moi bien. J'ai des petites nouvelles pour toi. De tous les cons de cette école, t'es le seul qui ne porte pas le titre. Fais-moi confiance Andy...Moi, j't'appelerai jamais Cricket...»
Je le crois. Je ne devrais peut-être pas, mais je le fais.
Andy, j'aime bien...
«J'aurais quelqu'un à te présenter, elle est, heum... très cool.»
******