samedi 31 mars 2007

Gabriel

Une femme et son garçon. Elle et ma mère ont parlés toute la journée et elles parlent encore. Les deux dégrisent ensemble, ça m'a tout l'air. Je vois le reste s'en venir dangereusement...

Le trois quart du camion est vidée et et je viens de savoir son nom. Gabriel. CE gars, il n'a pas l'air d'écouter souvent les gens. Du peu que j'ai vu, il parait déçu de ce qu'on a pu lui offrir.

Les deux femmes s'empifrent, Gabriel botte et lance des roches et moi, je force. Je m'épuise à courir pour une espèce d'aigreur au regard. Jacques. Plus il force plus son pantalon baisse. Ça dévoile sa raie, c'est une histoire noble de derrière dans toute sa splendeur. Le temps s'égraine à la vitesse dont les chutes Niagara recule. J'a-g-o-n-i-s-e.

Gabriel me gêne. Avec ma casquette bleue et verte de la quincaillerie du coin et mes coton ouaté coupés et lui qui porte des marques de vetements dispendieux, je sens bien l'écart qui nous séparera bientôt.

-«Gabriel, j'te présente André-Hugues! André-Hugues, mon gars, Gabriel ! Et pis si un jour, t'as besoin de quoique ce soit, gênes-toi pas mon homme, descends chez nous!» Ça y est la motte parle. Je suffoque un peu, je regarde Gabriel les yeux plissés. J'attend.

-«Salut Andy» Bien ça alors...
-«Euh...euh...Salut...Gabriel...»
-Merci de ne pas avoir du «Gaby».
Je fais un mouvement de bras.

*******
«Bonjour, entre Chéri.»
-Allo...
Elle sourit, elle vient tout juste d'arriver, on peut facilement le deviner.
-«J'arrive à peine! J'vais aller prendre une douche, j'en connait une qui va aimer ça!»
-Euh....oui.
-Tiens, si t'as faim, soif, gênes-toi pas. Y'a la télé aussi !
-Euh...
Ça fait tellement de bien être ailleurs que chez moi. Je m'assois, encore étourdi, gêné. On est bien sur ce véritable divan. C'est contraire à chez nous. Définitivement. C'est calme à ça sent bon. Elle refait surface. J'ai eu le temps de me perdre dans l'émission à débats-poches sur l'échangisme.
On bavarde de tout et de rien. Elle m'écoute, je lui rend bien la chose.
Elle se promène longuement le soir pour survivre aux bêtes. Elle a eu auparavant un homme dans sa vie. Il était dans la dope, je ne sais pas pourquoi, mais un jour on l'a flingué. Il devait de l'argent. Marianna a eu la vie sauve, en échange d'une reprise de dette. Là, elle doit payer au boss. Le loyer est pas donné...
C'est un monde que je ne connais pas. Quand je lui dis, elle me serre dans ses bras. J'ai envie de lui dire tout le temps que je suis minable, pour qu'elle le refasse, toujours.
Ce soir, elle me fait frissonner du cou aux oreilles quand elle dépose sa tête sur mon épaule, comme un papillon gentil et dit:
-«Une chance que j'.te connais.»
J'ai eu envie de pleurer.
*****
Trois heures du matin. Pas de Lise-Anne. Boff. Pour faire changement, ça me plait. En boxer, devant la télé, je mange les biscuits que Marianna m'a préparé. Ça goûte le paradis. Je me détend drôlement bien. Le sommeil me gagne petit à petit.
-«AAAAAAAAAHHHHHHHHHHhhhhhhhhhhh!» Un cri de mort s'échappe de ma bouche. La sonnette s'est fait entendre.
Deuxième surprise, c'est Gabriel devant la porte. Il a l'air sérieusement emmerdé. Son oreiller, son sac de couchage en main, il me fait un regard de biais comme pour demander s'il peut entrer.
-«Ma mère et la tienne s'amusent fort puis elles m'ont mise à la porte.»
-Entres.
Il s'avance pour se planter dans le portique. Il a l'air somnanbule.
-Euh....Si tu veux ma chambre...
-J'm'endors plus.
-Okay.
-J'ai un film, on le met-tu?
-Okay.
J'offre des biscuits fait par Marianna. Il le prend, automate. Tout à coup, il se retourne vers moi.
Il a les yeux de Jack l'éventreur la première fois où il a tué. Un surprenant flot de frustration sort de sa bouche. Ça bloque mon pouvoir de mastiquation. L'idée me prend de faire la même chose quand il aura finit.
Et puis non, communiquer, c'est s'ouvrir. On est pas rendu là.
De toute manière...

jeudi 29 mars 2007

Cricket et son Ombre

C'est pour aujourd'hui, ou demain que le bonhomme m'a demander de peinturer? Ça m'emmerde. Comme...Comme un Noël en famille! Je me souhaite que cette année, ce soit moins pénible. Je vais surement devoir encore me tapper le buffet au complet, parce que ma mère va -encore- être rentrer à l'aide de ses deux mains pour marcher. Au moins l'an dernier, personne ne s'était plaint...du moins côté nourriture.
En plus, il y avait mes millions de cousine et mon seul cousin, larve, tellement gelé qu'il ne pouvait à peine me dire le nom de sa nouvelle conquête. D'ailleurs, il avait soudainement décidé qu'il en avait asser d'elle...Et pis pendant qu'il s'occupait à murmure le n'importe quoi de ses pensées, les cousines fouillaient le vide de notre appartement. Il y avait mes tantes. Je cherche à savoir quel idiot a oser faire valoir son consentement pour procréer avec ses sacoches moitié-femme-moitié-autruche. J'suis pas haineux, c'est jurer, elles sont néfastes à fréquenter. Elles se sont aussi battues pour le miroir de ma grand-mère. Les autruches peuvent saigner du bec pour une pièce de 25 cents. Autruches...C'est beau la famille...
Pour la peinture, j'espère seulement en avoir finit pas trop tard. Peut-être que je pourrais aller voir Marianna... J'ai remarqué son frigidaire. Je lui ferai un truc à manger. Elle aime lire aussi, alors je lui preterai un bouquin. «Marée de pollen» elle adorerait!
«-Heille! c'est vraiment beau!» On me sort de ma tête. J'déteste quand ça m'arrive. C'est toujours la même chose, je suis tranquile et une bactérie vient me couper mon air. On est en arts. C'est la seule pièce de toute l'école ou je reçois des commentaires positifs. Je dessine. Les gens qui n'ont pas de réputation et qui s'approchent de moi me communique leur ... je ne sais pas comment le dire. Ils trouvent ça beau.
Ça doit bien faire 10 ans que je demande à ma mère une table à dessin pour Noël. Mais à chaque fois, c'est la même chose, des cochonneries inutiles. La dernière insulte, c'est des condoms et une paire de menotte. ... je pense que ma mère a hâte que je découvre les «bons petits plaisirs de la vie». Ça me fait honte. Elle a oubliée de penser que pour se déchainer à une tête de lit, il fallait une blonde...une petite amie...une fuc*Friend... J'n'ai jamais eu. De toute façon...Je veux une planche à dessin.
Ensuite, ma seule véritable inquiétude est que la tâche qui est debout à côté de moi s'évapore comme par magie.
*******
Je viens de descendre de l'autobus que je le vois déjà m'attendre. L'obsession lui prend à la gorge le pauvre. C'est mon propriétaire, Jacques. Jacques le couillon, Jacques l'homme aux odeurs corporelles en voie de devenir activités touristiques. Jacques l'homme au cul indéfinissable. Jacques mon gacheux de mardi soir, m'emmerdant, sinon plus que mes Noël.
-«J't'attendais. C't'a soir qu'on fait à peintur'!» Ça y est, maintenant, je peux vraiment me désoler. *** Je vous déteste, vous et votre énorme cul!***
-«Oui, monsieur, je vous rejoind dans peu de temps.»
********
J'ai une terrible envie d'être enfin dans mon bain. L'eau chaude fait encore des siennes, je dois la remplir à coup d'eau bouillie. J'achêve. L'heure court et Marianna doit terminer sa nuit...quand je pense à elle, je souris sans m'en rendre compte. Et pis, dans mon ventre, la boule est moins lourde, même légère. Tiens, je lui ferai une quiche.
Ma mère n'est pas là. J'aurai la sainte paix. Celle que je prie souvent. C'est drôle, ce soir, je m'en fous bien de la savoir ailleurs. Je lui met un mot sur le sac que j'ai préparer pour Marianna et m'assoit dans le bain.
Comme mes fesses touchent le fond, j'entend:
-«Crick....Eeettttttte?» Ça me cogne le plexus. Tout le temps. Même à distance. Elle est ivre-morte. L'envie de tuer me prend comme une envie de chier. Je vais devoir rester ici jusqu'à ce qu'elle soit déshabillée et couchée. Je peste intérieurement. Ça ne finira donc jamais. Je termine en vitesse. Je me sèche et vais voir où elle s'est échouée.
Elle est au lit, la bouteille encore à la main. La langue sort un peu de sa bouche...Je ne veux pas faire de bruit. C'est comme un nid d'abeille affolée quand elle rentre dans cet état. Jamais vous avez vu d'aussi gracieux pas de marche, léger, volant, amplifié, souples...
du bruit!
Juste comme je prend mes vêtements, elle se lève d'un bon, fonce dans le couloir et s'enlise la tête dans la bole de toilette. Ça fait un son horrible. Tout le temps. Elle sacre. Elle a des secousses. Elle en a partout. Elle vise toujours mal. Ça sent l'infâme vodka.
Je l'aide à se laver, comme d'habitude. Avant je lui murmurais des trucs gentils, mais plus maintenant. Je suis écoeuré. Surtout aujourd'hui, car je viens de reconnaitre ma quiche dans le fond de bol. C'est l'envie de lui fracasser la tête sur le réservoir qui me prend.
Contre la rage qui me ronge, aucun soin. Sauf une thérapie. J'oubli tout de suite. En attendant, je ramasse cette peau lasse et la met au lit. Maintenant, je peux sortir....
Et dire que demain, ça sera certainement la même chose.
J'ai peur. Peur du tout. Celui rempli de Néant. On trouve la vie à travers les autres. Les autres ne font que me montrer l'absence totale de ce que j'attend depuis 16 ans. Ma mère me fait penser à une page blanche d'un cahier de dessin. Et moi, moi je me fais penser à un dessin d'enfant duquel on peut distinguer un nuage. Seulement un nuage. Gris. Prêt à éclater et laisser tomber sur les gens, sa merde...

Kathy

Je mange. En cachette. Je suis tapis dans un coin sombre comme un vampire. Je bouffe ma sandwich de beurre d'arachide.
Il y a quelques mois, j'ai découvert que l'auditorium n'était pas fermée à cléf sur l'heure du dîner. Je me dépêche d'y entrer à la fin des cours, et je monte sur la palissade des techniciens. Il y en a jamais et je peux parfois même admirer du théâtre. Souvent, je sèche les cours et y reste pour l'après-midi. Je ne me suis jamais fait prendre.

La porte s'ouvre. Kathy Grenier scrute les sièges, la scène, l'arrière-scène, se recroqueville sur elle-même et pleure. Elle se croit seule, pas difficile à deviner. Je vais rester cacher, je ne dirai rien.

-«Tu pleures pour un connard.»
L'idiote se tourne vite-fait vers la porte. Victime traquée son regard fouille le vide de la salle. j'adore la voir si moche.
-«C'est qui?» Elle se lève, il est vrai que c'est atroce de se faire surprendre dans notre solitude. Du moins lorsqu'elle est recherchée. J'devrais me taire. J'aurais du fermer ma gueule.
Je prend une bouchée de mon festin pour mieux réfléchir à ce que je ferai. Comme l'idée naît de rester cacher et attendre qu'elle s'imagine avoir eu une hallucination, j'échappe le reste de mon sac sur la scène. Le type de truc qu'on croit voir arrivé que dans les films. Je m'en veux. Quelle merde je fais ...
Elle scrute ma marque de chaussure par en-dessous.
-«Comment t'as fait pour monter là?» Si je parle, elle va me reconnaître, j'en suis certain. J'ai les machoîres qui me font mal depuis la dernière fois qu'elle est aller raconter des trucs sur moi, j'ai très peur de voir empirer mon cas. Ensuite, il me parait inévitable que mes mots s'enfargeront dans le vide amer de mes hésitations. Il n'y a pas moyens d'échapper à Cricket.
-«Heille parle-moi!» Bien sur! On doit répondre à Miss Kathy .Je prépare lentement ma réplique pour ne pas la manquer.
-«Vas a gauche». Je me lève, j'suis dans la merde. Je panique, j'ai chaud, je sue, je manque planter encore, une autre fois, puis une autre. Elle est en bas, tentant d'attraper la bordure qui m'a aider à monter. Je lui tend la main.
-«T'as donc les mains douces.» Ne t'en permet pas trop, pauvre fille, tu vas tomber tout a l'heure sinon. L'idée que je me fais de sa réaction me donne l'envie de vomir. C'est du stress. Vomir d'angoisse ca se peut ?
«Bon, le temps des présentations!» Elle enchaîne trop vite à mon goût. Dans sa hâte, il y a l'espoir. L'espoir fou que je ne sois pas moi. Que je sois un de ces cons pour qui elle craque.
-«Je dois t'intimider...je m'appele Kathy Grenier.»
-«...et tu pleures?...» *** Qu'elle aille se faire voir avec son intimidation.***
-«J'aurais préféré ne pas revenir sur le sujet... mais je viens de découvrir que mon chum me trompe...Une grosse pute, j'te dis, si je la vois j'la fesse. » Elle prend une pause pour chialer un peu, renifler et soupirer. «Le pire, c'est surement de croire en quelqu'un mais de finalement se rendre compte qu'c'est pas lui notre héros.»
*** Mais pourquoi un héros? Pourquoi les filles en ont besoin?***
«J'sais meme pas pourquoi j'te racontes tout ça à toi. En tout cas, c'est plus facile de raconter à des étrangers... Dis-moi t'es qui!»
Elle regarde mais, comme pour elle, il doit n'y avoir que mes yeux qui brillent un peu.
-«J'aime tes yeux...»
-....«Chuuuuut».... Kathy divague, elle va tomber en bas de la poutre. Se planter à cent mille à l'heure, ça fait bobo la belle! J'suis écoeuré. En plus, ça sent l'odeur qui me décourage chaque fois; celle des gens dont je n'ai rien ;a tirer. Je m'en vais.
Elle gueule. Je fais la sourde oreille. Parles, parles belle commune, mais pour une fois, reste seule pour réfléchir un brin.
C'est arrivé dans la rangée entre les sièges que j'ai entendu son manque à la respiration. Elle sait maintenant qui je suis. Elle fixe bouche bée. Je referme la porte la laissant là, l'air idiote dans son ébahissement.
J'ai une vengeance. Le criquet fatigué des caves, écoeuré des pétasses et embêté par tout ce qui l'enveloppe. Un peu de soulagement pour ma blessure. Maintenant que je suis a l'abris dans la foule, je me sens en sécurité. Jamais elle ne s'humiliera elle-même pour venir me parler devant tout le monde. Maintenant, je me plais à croire que plus jamais elle ne me parlera.

mardi 27 mars 2007

Marianna

-«Ayoye!»
-«Arrêtes de chialer trésor, m'as te soigner tu vas voir!»
-«Okay Madame.» Ma voix...je déteste ma voix. Elle a des manque. On dirait que je vais me mettre à pleurer, pourtant je suis bien concentrer sur la douleur qu'elle me donne.
-«Hey, laisses faire les «madame», ça me vieilli et je n'ai pas le temps encore...»

Elle n'est plus la même. Ravissante. Ses yeux sont fatigués de chercher partout où il n'y en a pas; l'argent. Déjà aguichante dans son «ensemble de travail», elle me fait baver, nue, sous son coton ouaté passé rapidement et son pantalon élastique. Je bave et je fouille. Je cherche ce que je ne connais pas au travers le col échancré et la peau. Sa peau...Ça sent le printemps, mais pas celui où la boue s'échappe de partout, celui des Lilas... Je suis rouge d'audace et elle bleue d'ambition. Partout autour, il y a des fleurs, ça sent bon.

-«Elles arrivent d'où toutes ces fleurs?»
-Ah! Ce sont des clients pas mal accrochés qui me les donne sur la rue.
-«...» Un jour, je lui en donnerai. Parce qu'elle leur ressemble, parce que j'en ai envie.

Son visage revient devant le mien. C'est une mignonne vision. Ses yeux pétillent.
-«Maintenant, je te gardes en otage, de toute manière, il faut voir si ça va tenir.» Je fais un signe de tête. On dirait un spasme de paralytique. Mon bras s'est levé et ma tête est aller vers la droite. Je ferme les yeux, avoir honte de soi est une douleur vive...
-«C'est quoi ton nom?» Je la trouve divine de le demander, au moins.
-Je m'appele Crick*...André-Hugues, mais vous pouvez m'appelez comme vous voulez, ça ne me fera rien.
Elle me regarde et sourit. Elle ne fait que ça. L'idée m'enveloppe qu'elle doit rire de moi. Je scrute son visage pour me débarasser de l'idée. Rien à faire, ça grossit. Ça devient même une certitude pesante.
-«J'm'en vais!» Je sort de table rapido. Je m'élance vers la sortie, mais une résistance se fait sentir. J'entend un bruit effroyable. Je viens de pété sa table, le vase qui y était et pis, mon bandage s'est défait. Il est sur mon épaule, pénard, car je viens de m'arrêter net de bouger. J'entend une mélodie qui goute le miel. C'est elle, elle rit...

****
Deux heures trentes. J'suis resté deux heures trente dans la maison d'une magnifique fille et pas une seule fois elle ne m'a traité de laideron ou même de con. Je suis le plus chanceux des gars sur terre. Je pars avec la promesse de revenir la voir demain. C'est surement toute ma jeunesse un peu folle qui me commande l'absurde. C'est doux.
Je ne connais d'elle que son nom. Marianna... Bella Marianna, douce rose, belle pêche. Mon évasion, mon pays chaud, je plane...
Marianna la rose contre la furie. Puisque tous les gens ont des ombres noirs...
*****
Que le jour est pénible, les heures atroces et les minutes éternelles...
«-Hey le gai!» Ça c'est moi, je dois être le sujet principal d'une conversation de grosse poire. Parfois, je me dis, une chance que j'y suis, de quoi causeraient-ils sinon?
L'injustice, c'est que outre Marko, le prof grandit d'estime de soi, réputé pour se contenter agréablement de son joli petit derrière, il y a aussi les 30 élèves que constitue sa classe qui se foutent de ma gueule.
J'ai prié de nombreuse fois, que pour ce cours, a l'arrivée salvatrice d'un nouveau. Le type, corps comme un cure-dent, le visage comme un coup de poing dans un pâté chinois et l'esprit absent. Bref, un autre idiot sur qui ils pourraient cracher leur feluette virilité.
Et pis j'ai faim. Encore. J'ai faim parce que ma mère oublie. Elle oublie que je suis là, elle oublie de rentrer et pis trop souvent, elle oublie mon nom... Je vais me trouver un travail, de cette façon, je pourrai peut-être avoir autre chose pour mon éducation physique qu'une paire de coton ouaté coupée. Je pourrai peut-être même avoir une voiture. Alors je quitterai cette ville de merde pour m'en aller voir ailleur si j'y suis. Et j'y serai. un jour mes cages s'ouvriront et ce sera «The Independance day». D'ici là, c'est long, terriblement long.

dimanche 25 mars 2007

Cricket et son Ombre

Je répond finalement;
-«Oui monsieur ?» Ça lui donne le signal pour s'avancer près de moi. Il remonte son pantalon. J'hésite un instant entre l'idée de prendre la fuite et celle de rester. J'ai le cerveau qui me dit que ça se pourrait bien qu'il les baisse tout à coup.
«J'vais r'cevoir betôt du nouveau monde. 'Aimerait ça qu'tu aides au déménagement pis à peintur' que faut que j'donnes.»
En plus d'avoir un gros derrière cet homme parle comme s'il s'était battu la veille. Je scrute toujours le fond de sa bouche quand il me parle, à l'affût d'un dentier rebel qui tente l'évasion ou d'une gencive édenté. Le truc drôle, c'est que je ne vois jamais sa bouche. Il doit avoir trois langues.
«D'accord monsieur, je vous aiderai.» Maintenant je sais que je suis parfaitement emmerdé.
Ma mère n'est pas rentrer. Autant tout dire, ma mère ne rentre jamais. Je crois qu'elle a eu son emploi en se montrant particulièrement agile de la bouche sur la queue de son patron. Oui, c'est vulgaire. Mais, jurer, ma mère l'est aussi.N'empêche, maintenant elle a un emploi. C'est une chance de passer un tas d'heure dans un endroit clos, sans fenêtre, trop chaud l'été et pas asser l'hiver. Faut pas être ingrât, c'est comme ça qu'elle assure mon estomac et mon piètre habillement. Le monde est bon...
Je devrais prévoir le souper, je suppose. Je fais mon somnanbulisme éveillé, je traînasse dans l'appartement.
-«Euh, Maman, j'suis au toilette là.» Elle vient de faire irruption. Elle n'a aucune compassion pour mon besoin d'intimité.
-«Cricket, j'suis ta mère.»
Ma mère, j'suis son fils...J'aimerais presque lui voir l'air si je faisais ça, en entrant dans sa chambre un soir où une conquête s'y trouve. «Lise-Anne, j'suis ton fils.» Ça colle pas. Je ne suis pas apte à énoncé nos relations biologiques.
Elle se maquille avec une minutie comme si son visage valait le double de la piaule de Nicolas Cage. Elle sacre. Elle quitte enfin la salle de bain. J'entend même la porte d'entrer de l'appartement claquée. Je suis assis sur mon trône et je me trouble. Je me sens nul, je ne sais pas où elle va, ni à quelle heure elle reviendra.
Que vais-je faire ce soir ?
***
Avec toutes ces femmes qui trainent dans les rues à la recherche d'une bien piêtre sécurité. J'aime passer un groupe de putes.Elles sont bizarres, et défigurées elle aussi. Elles me crient des obscénités et me font croire asser virile pour être moyennement satisfaisant. Il y en a une, plus cokée que les autres qui s'approche de moi juste là. J'suis pas bien. On croirait qu'elle m'en veut. C'est peut-être une liseuse de pensées. Je veux fuir, mais n'y arrive pas. Je me serre tout contre moi et tente de pratiquer la marche rapide. J'ai l'air d'un pinguoin, ça avive l'énergie démoniaque de la pute.
J'ai mal à la tête.Très. Beaucoup. Je vois le lampadair par en-dessous. Mon coude se souvient d'avoir protéger le reste de mon corps. Il est cassé vous croyez ?
-«Hey, tit-gars, tu saignes d'la tête.»
Ça y est, je meure...

Cricket son Ombre.

Bienvenue très chers...

J'ai la grosse tête. C'est pas ma faute, c'est celle de mon père poète-fier-féministe. J'ai eu envie, -faut peut-être souffir- de vous présenter mon plus beau refuge. Cricket. Je me le suis bâti de toute pièce. Et parfois en méprisant le voisin... histoire romancée de mes 16 ans...jusqu'à aujourd'hui.

J'aimerais tenir le coup jusqu'à vous faire voir Poudre... Laissons-donc Cricket se dévoiler...


bonne lecture, TinkerBell
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Je m'ennuie, à n'en crever là, ici, sur ma chaise à roue sur billes bon marché qui ne roule plus tiens. Je suppose que l'éthique demande à ce que je me présente? Je n'aime pas l'éthique. En fait, je l'emmerde. J'ai passé trop de temps à faire de moi quelqu'un que je m'y suis perdu.Il n'y a pas une carte qui va me faire revenir. De toute manière, avant et maintenant, la seule différence c'est une voix qui a enfin muée et quelques boutons en moins...Seulement, pour toi et elle, je ferais encore mon impossible, parce que je suis moi, je suis un con...
Je m'appelle André-Hugues Lamotte-Dubois. C'est laid. Exactement comme mon physique. C'est pour ça que l'on me nomme Cricket. On m'a fait comprendre très rapidement que l'on pourrait m'écraser aussi facilement que pour l'insecte. De toute manière, j'ai toujours appris à cooopérer docilement...Pour faire le topo, je crois que même si j'avais été invité à une quelconque partie de plaisir, ma mère ne m'aurait pas permis d'y aller. Je n'ai jamais eu a l'affronter en quatre ans, deux mois et sept jours de secondaire.Bel actif.
Tout ce que je connais des filles, sont ma mère, et mes énormes voisines. Elles doivent avoir atteint la cinquantaine il y a déjà six ou sept ans, elles parlent sans cesse, dégluttient terriblement fort et débattent ensemble au sujet de leur roman-savon préféré.C'est débile, ça m'effraie même. La chaîne de télé à du le remettre que pour elles, car je sais qu'elles téléphonent chaque fois qu'une publicité télévisée les déplaisent.
Côté filles, je ne connais rien. J'ai bien vu grandir mes cousines. Comme les filles de l'école. Il m'est arrivé d'oser demander à ma mère. Soit je tourne trop autour du pot et qu'elle ne comprend rien à mon «jappement», soit elle dit que je l'emmerde et m'ordonne de retourner à mon ordinateur un peu pour voir si j'y suis. Désormais, je la laisse boire en paix, et je préfère deviner.
C'est bon d'avoir une famille sur qui l'on peut compter...
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J'ai faim. C'est de ma faute, je suis aller m'assoir à la cafétériat. Ils m'ont vu, c'était certain, mais j'ai de la chance, j'ai eu le temps d'engloutir le reste de ma pomme. Le monde est bon...
Croyez-vous que c'est parce que mon estomac (qui a déjà finit de digérer ma pomme) pratique ses vocalises qu'elle me regarde. En fait, elle me fixe. C'est surement une meilleure raison. c'est Kathy Grenier ma voisine. Ce qui nous renvoit au fait qu'elle est la blonde d'Alexandre Lemay. Ce merdeux m'a déjà tappé la face parce que Kathy lui a raconté que j'avais perpétré un attentat à main levés sur son derrière. Le problème de Kathy, c'est qu'elle croit que tout le monde veut toucher son derrière. Dans la salle de bain, c'est écrit «Kathy donne la vie» et il y a l'ébauche d'une maladie vénérienne à côté. C'est choquant. C'est vrai. L'ironie, c'est que jamais je n'aurais mis la main sur son derrière. C'était un autre qui a relâché tous les mois de contrôle sur lui-même. Évidemment, l'immonde incapable a poser son geste dans une foule primale qui se rendent toute en même temps dehors après que la cloche ait sonné. Il a fuit tout de suite après. Quand Kathy s'est retournée, elle m'a vu avec mon air déjà paniqué. Après un bref entretien avec le pimp de Kathy, j'ai été jugée coupable et reçu la sentence de manger au pot de bébé pendant quelques temps.
Un jour je repenserai aux moments que je m'efforce de traverser présentement et j'en aurai le goût de tuer, tellement c'est laid, c'est con...c'est sale.
-«Cricket?» Elle me parle. Je ne veux pas qu'elle me parle. Je garde les yeux dans mon cahier d'exercices. Jamais les petits dessins abrutissants n'auront été aussi intéressants. Je pourrais bien décontracter mes bras qui pendant de chaque coté de mon corps, mais j'y suis incapable.
Finalement, et heureusement, la cloche qui sépare ou rassemble les troupeaux de bétails de l'école sonne.Il ne me reste plus qu'à prendre un semblant de transport scolaire. Mon image est plutot celle d'un autobus de prisonniers ayant tué le gardien et qui n'ont qu'une cléf pour leur mettons traduit davantage le chaos qu'émet les bêtes adolescentes en proie d'une rage collective.
Que fait un criquet au milieu d'un cirque d'éléphants, de lions ou encore de ballerines à grandes gueules? Probablement comme moi, l'allure idiote, pauvre couillon n'ayant que pour seule arme son visage pour faire fuir les ennemis émminents.
Devant moi, un mec avant qui j'ai fais son premier secondaire deux. Il y est encore, ça fait trois fois qu'on le recale. Je met en relation tous les joints qu'il se fume et son incapacité à décrire un solide dans les cours de math.
Sur le chemin de l'école, je balance mon sac. Ça me détend. J'ai l'air autiste, parfois on me lance des roches, mais je continue de le faire. Il me parait long, souvent. Ce soir, j'ai la paix, mais je m'ennuie.
-«Cricket!» Je lève la tête. C'est le propriétaire. Qu'est-ce qu'il me veut ce gros derrière ambulant? J'ai envie de lui répondre «ouais M gros cul?»