-«Arrêtes de chialer trésor, m'as te soigner tu vas voir!»
-«Okay Madame.» Ma voix...je déteste ma voix. Elle a des manque. On dirait que je vais me mettre à pleurer, pourtant je suis bien concentrer sur la douleur qu'elle me donne.
-«Hey, laisses faire les «madame», ça me vieilli et je n'ai pas le temps encore...»
Elle n'est plus la même. Ravissante. Ses yeux sont fatigués de chercher partout où il n'y en a pas; l'argent. Déjà aguichante dans son «ensemble de travail», elle me fait baver, nue, sous son coton ouaté passé rapidement et son pantalon élastique. Je bave et je fouille. Je cherche ce que je ne connais pas au travers le col échancré et la peau. Sa peau...Ça sent le printemps, mais pas celui où la boue s'échappe de partout, celui des Lilas... Je suis rouge d'audace et elle bleue d'ambition. Partout autour, il y a des fleurs, ça sent bon.
-«Elles arrivent d'où toutes ces fleurs?»
-Ah! Ce sont des clients pas mal accrochés qui me les donne sur la rue.
-«...» Un jour, je lui en donnerai. Parce qu'elle leur ressemble, parce que j'en ai envie.
Son visage revient devant le mien. C'est une mignonne vision. Ses yeux pétillent.
-«Maintenant, je te gardes en otage, de toute manière, il faut voir si ça va tenir.» Je fais un signe de tête. On dirait un spasme de paralytique. Mon bras s'est levé et ma tête est aller vers la droite. Je ferme les yeux, avoir honte de soi est une douleur vive...
-«C'est quoi ton nom?» Je la trouve divine de le demander, au moins.
-Je m'appele Crick*...André-Hugues, mais vous pouvez m'appelez comme vous voulez, ça ne me fera rien.
Elle me regarde et sourit. Elle ne fait que ça. L'idée m'enveloppe qu'elle doit rire de moi. Je scrute son visage pour me débarasser de l'idée. Rien à faire, ça grossit. Ça devient même une certitude pesante.
-«J'm'en vais!» Je sort de table rapido. Je m'élance vers la sortie, mais une résistance se fait sentir. J'entend un bruit effroyable. Je viens de pété sa table, le vase qui y était et pis, mon bandage s'est défait. Il est sur mon épaule, pénard, car je viens de m'arrêter net de bouger. J'entend une mélodie qui goute le miel. C'est elle, elle rit...
****
Deux heures trentes. J'suis resté deux heures trente dans la maison d'une magnifique fille et pas une seule fois elle ne m'a traité de laideron ou même de con. Je suis le plus chanceux des gars sur terre. Je pars avec la promesse de revenir la voir demain. C'est surement toute ma jeunesse un peu folle qui me commande l'absurde. C'est doux.
Je ne connais d'elle que son nom. Marianna... Bella Marianna, douce rose, belle pêche. Mon évasion, mon pays chaud, je plane...
Marianna la rose contre la furie. Puisque tous les gens ont des ombres noirs...
*****
Que le jour est pénible, les heures atroces et les minutes éternelles...
«-Hey le gai!» Ça c'est moi, je dois être le sujet principal d'une conversation de grosse poire. Parfois, je me dis, une chance que j'y suis, de quoi causeraient-ils sinon?
L'injustice, c'est que outre Marko, le prof grandit d'estime de soi, réputé pour se contenter agréablement de son joli petit derrière, il y a aussi les 30 élèves que constitue sa classe qui se foutent de ma gueule.
J'ai prié de nombreuse fois, que pour ce cours, a l'arrivée salvatrice d'un nouveau. Le type, corps comme un cure-dent, le visage comme un coup de poing dans un pâté chinois et l'esprit absent. Bref, un autre idiot sur qui ils pourraient cracher leur feluette virilité.
Et pis j'ai faim. Encore. J'ai faim parce que ma mère oublie. Elle oublie que je suis là, elle oublie de rentrer et pis trop souvent, elle oublie mon nom... Je vais me trouver un travail, de cette façon, je pourrai peut-être avoir autre chose pour mon éducation physique qu'une paire de coton ouaté coupée. Je pourrai peut-être même avoir une voiture. Alors je quitterai cette ville de merde pour m'en aller voir ailleur si j'y suis. Et j'y serai. un jour mes cages s'ouvriront et ce sera «The Independance day». D'ici là, c'est long, terriblement long.
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