C'est pour aujourd'hui, ou demain que le bonhomme m'a demander de peinturer? Ça m'emmerde. Comme...Comme un Noël en famille! Je me souhaite que cette année, ce soit moins pénible. Je vais surement devoir encore me tapper le buffet au complet, parce que ma mère va -encore- être rentrer à l'aide de ses deux mains pour marcher. Au moins l'an dernier, personne ne s'était plaint...du moins côté nourriture.
En plus, il y avait mes millions de cousine et mon seul cousin, larve, tellement gelé qu'il ne pouvait à peine me dire le nom de sa nouvelle conquête. D'ailleurs, il avait soudainement décidé qu'il en avait asser d'elle...Et pis pendant qu'il s'occupait à murmure le n'importe quoi de ses pensées, les cousines fouillaient le vide de notre appartement. Il y avait mes tantes. Je cherche à savoir quel idiot a oser faire valoir son consentement pour procréer avec ses sacoches moitié-femme-moitié-autruche. J'suis pas haineux, c'est jurer, elles sont néfastes à fréquenter. Elles se sont aussi battues pour le miroir de ma grand-mère. Les autruches peuvent saigner du bec pour une pièce de 25 cents. Autruches...C'est beau la famille...
Pour la peinture, j'espère seulement en avoir finit pas trop tard. Peut-être que je pourrais aller voir Marianna... J'ai remarqué son frigidaire. Je lui ferai un truc à manger. Elle aime lire aussi, alors je lui preterai un bouquin. «Marée de pollen» elle adorerait!
«-Heille! c'est vraiment beau!» On me sort de ma tête. J'déteste quand ça m'arrive. C'est toujours la même chose, je suis tranquile et une bactérie vient me couper mon air. On est en arts. C'est la seule pièce de toute l'école ou je reçois des commentaires positifs. Je dessine. Les gens qui n'ont pas de réputation et qui s'approchent de moi me communique leur ... je ne sais pas comment le dire. Ils trouvent ça beau.
Ça doit bien faire 10 ans que je demande à ma mère une table à dessin pour Noël. Mais à chaque fois, c'est la même chose, des cochonneries inutiles. La dernière insulte, c'est des condoms et une paire de menotte. ... je pense que ma mère a hâte que je découvre les «bons petits plaisirs de la vie». Ça me fait honte. Elle a oubliée de penser que pour se déchainer à une tête de lit, il fallait une blonde...une petite amie...une fuc*Friend... J'n'ai jamais eu. De toute façon...Je veux une planche à dessin.
Ensuite, ma seule véritable inquiétude est que la tâche qui est debout à côté de moi s'évapore comme par magie.
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Je viens de descendre de l'autobus que je le vois déjà m'attendre. L'obsession lui prend à la gorge le pauvre. C'est mon propriétaire, Jacques. Jacques le couillon, Jacques l'homme aux odeurs corporelles en voie de devenir activités touristiques. Jacques l'homme au cul indéfinissable. Jacques mon gacheux de mardi soir, m'emmerdant, sinon plus que mes Noël.
-«J't'attendais. C't'a soir qu'on fait à peintur'!» Ça y est, maintenant, je peux vraiment me désoler. *** Je vous déteste, vous et votre énorme cul!***
-«Oui, monsieur, je vous rejoind dans peu de temps.»
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J'ai une terrible envie d'être enfin dans mon bain. L'eau chaude fait encore des siennes, je dois la remplir à coup d'eau bouillie. J'achêve. L'heure court et Marianna doit terminer sa nuit...quand je pense à elle, je souris sans m'en rendre compte. Et pis, dans mon ventre, la boule est moins lourde, même légère. Tiens, je lui ferai une quiche.
Ma mère n'est pas là. J'aurai la sainte paix. Celle que je prie souvent. C'est drôle, ce soir, je m'en fous bien de la savoir ailleurs. Je lui met un mot sur le sac que j'ai préparer pour Marianna et m'assoit dans le bain.
Comme mes fesses touchent le fond, j'entend:
-«Crick....Eeettttttte?» Ça me cogne le plexus. Tout le temps. Même à distance. Elle est ivre-morte. L'envie de tuer me prend comme une envie de chier. Je vais devoir rester ici jusqu'à ce qu'elle soit déshabillée et couchée. Je peste intérieurement. Ça ne finira donc jamais. Je termine en vitesse. Je me sèche et vais voir où elle s'est échouée.
Elle est au lit, la bouteille encore à la main. La langue sort un peu de sa bouche...Je ne veux pas faire de bruit. C'est comme un nid d'abeille affolée quand elle rentre dans cet état. Jamais vous avez vu d'aussi gracieux pas de marche, léger, volant, amplifié, souples...
du bruit!
Juste comme je prend mes vêtements, elle se lève d'un bon, fonce dans le couloir et s'enlise la tête dans la bole de toilette. Ça fait un son horrible. Tout le temps. Elle sacre. Elle a des secousses. Elle en a partout. Elle vise toujours mal. Ça sent l'infâme vodka.
Je l'aide à se laver, comme d'habitude. Avant je lui murmurais des trucs gentils, mais plus maintenant. Je suis écoeuré. Surtout aujourd'hui, car je viens de reconnaitre ma quiche dans le fond de bol. C'est l'envie de lui fracasser la tête sur le réservoir qui me prend.
Contre la rage qui me ronge, aucun soin. Sauf une thérapie. J'oubli tout de suite. En attendant, je ramasse cette peau lasse et la met au lit. Maintenant, je peux sortir....
Et dire que demain, ça sera certainement la même chose.
J'ai peur. Peur du tout. Celui rempli de Néant. On trouve la vie à travers les autres. Les autres ne font que me montrer l'absence totale de ce que j'attend depuis 16 ans. Ma mère me fait penser à une page blanche d'un cahier de dessin. Et moi, moi je me fais penser à un dessin d'enfant duquel on peut distinguer un nuage. Seulement un nuage. Gris. Prêt à éclater et laisser tomber sur les gens, sa merde...
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